démonstration de tango...magistrale
Vendredi soir, soirée tango argentin au Centre Culturel José Luis Borgès de BA, on s'attendait un peu au truc touristique vu que c'est un show quotidien, pour 30 pesos (8 euros), soit une somme assez importante pour ici.
Le centre culturel vise à "préserver les trésors du folklore argentin", et franchement - pas qu'on ait beaucoup de référence - c'était très, très réussi. Malheureusement, vous n'en verrez rien, interdiction de prendre des photos, et comme je n'aime pas braver les interdictions... Bref, petit résumé du spectacle.
En fait c'est loin d'etre seulement du tango : une heure et demie de danse, de chant et de musique avec un orchestre bandoneone, piano, contrebasse, tout en live et avec une projection de photos de BA, ça avait de la gueule. Carla Algieri, la bandeoniste, une sorte d'accordéon carré, travaillé avec des ornements en argent, était super charismatique, pieds nus, cheveux noirs à la Louise Brooks, teint blanc, elle ressemblait à Misia, la chanteuse de Fado. D'ailleurs l'influence même musicale ne me paraît pas si loin, elle joue le tragique de l'amour comme Misia chante la saudade. Morceau de bravoure où elle était complétement prise par son jeu en solo, magnifique.
Le chanteur, type chanteur de bal italien, ne nous a pas déçu non plus, dans un autre style. Bon, je ne comprends pas encore toutes les paroles, mais il a su transmettre ses émotions à la salle qui reprenait en coeur les airs les plus connus "por una cabeza" de Carlos Gardel, "inventeur" du tango, qui avant tout se chante, et qui est né en France selon la légende.
Et enfin, les trois couples de danseurs. Un des couples - qui s'est révèlé le plus décisif dans son execution - a ouvert le spectacle avec une telle démonstration qu'on se demandait un peu ce qu'ils allaient bien pouvoir nous montrer après... pas déçus, ils avaient encore quelques petites choses... Des portés acrobatiques, des passes ultra rapides, des jeux de jambes, de pieds, ça nous a scotché. On en avait déjà l'intention mais c'est sur, on va tenter notre chance. La conduite par l'homme de sa cavalière étant décisive - j'adore quand il dirige non seulement avec ses mains mais que les impulsions sont aussi données avec ses pieds - il va falloir bosser!
Voilà pour la soirée qu'on a terminée heureux comme tout autour d'une Quilmes dans un très joli bar près de la maison (marco pestait et me faisait sa théorie comme quoi depuis qu'il est dans le Lonely Planet c'est la cata) avec du quinoa et des empanadas (toujours les fameux chaussons fourrés à tout et délicieux)....
Pourvu que ça dure...
Pour en savoir un peu plus sur le bandoneon : http://www.lamediatheque.be/dec/fic/tango/piazzolla.php#bandoneon
La rédactrice précise qu'aucune publication n'est faite sans l'aval du grand ordonnateur...