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Lizu y Marcos en BA
25 juin 2007

Altiplano bolivien

Au lieu des 24 heures prévues pour la delivrance du passeport de Marco, nous sommes restés 8 jours a Salta, la faute aux  brumes qui auraient empechées l´avion de décoller depuis BA. Pas grave, on a eu une semaine pour se poser, affiner une ou deux candidatures, rencontrer des hollandais sympas et fêter l´anniversaire de l´un d´eux sur les rythmes lancinants de la cumbia locale. J´ajoute une leçon d´équitation au jockey club, où ils ont essayé de me faire perdre mes réflexes de monte de gaucha : pas question.

Finalement, nous voilà partis pour la frontière dans un bus de nuit, on passe de 1600m a 3700, et 7 heures plus tard, arrivée a La Quiaca, horrible ville frontière où malgré les 11 heures du soir, nous ne nous resoudrons pas à dormir.  On décide donc de passer la frontière. Coté argentin, pas de problème, on obtient le tampon de sortie. On passe à pied le pont qui fait office de frontière et là, surprise, si on peut sortir de l´Argentine, impossible de rentrer en Bolivie, ils sont au dodo... Absurde me direz-vous, oui et ce n´est que le debut. Parce qu´en plus, le passage est ouvert et rien ne s´oppose a notre entrée clandestine en Bolivie. Après quelques temps dans ce beau pays on comprendra pourquoi : personne n´a envie d´entrer clandestinement en Bolivie.

Après une nuit glaciale du coté bolivien, a Villazon, nous repassons la frontière au matin, pour se rassurer avec le fameux tampon.

Bus pour Tupiza, petite ville a 2.30 de route. Mais quelle route ! C´est simple, une fois passée la frontière argentine, il n´y a que des pistes sableuses très frequentées par des bus fous qui frôlent les précipices à tout bout de champ. Non vraiment, mettre sa vie entre les mains de ces gens là, c´est stressant...

Depuis Tupiza, on organise notre tour dans le salar d´Uyuni. C´est, selon mon enquête internet sur de nombreux blogs, un des paysages les plus fantastiques du monde. Un peu cher par rapport à nos dépenses habituelles (110 $), mais on espère que ça en vaudra la peine.

On s´apprete à payer a une agence quand 3 israeliennes nous kidnappent et nous convainquent de partir avec elles. C´est moins cher si on est 5 ou 6. Finalement ils y aura donc ces 3 filles : Netta, Merav et Maia, ainsi que Leo, un hollandais allumé et gentil, nous deux ainsi que Alejandro, le guide, et Natalia, la cuisiniere. Tout ça chargé dans un 4x4 de 1987, et hop c´est parti. En perspective, 4 jours de 4x4 à fond pour avaler 1000 km avec un confort plus que rudimentaire (pas de douche dans les refuges...) C´était intéressant de voyager avec ces filles: évidemment on a eu la discussion politique attendue. On comprend que pour elles sortir de la subjectivite soit difficile... On a beaucoup appris sur leurs manières de vivre. Après leurs deux ans d´armée, qu´elles accomplissent après le bac, (3 ans pour les garçons), tous ceux qui peuvent se le permettre vont courir le monde pendant 6 mois, et leur destination est souvent l´Amerique Latine. Ils sont ULTRA organisés. Ils ont deux websites en hebreu qui sont actualisés tous les mois par des reporters volontaires, ce qui leur permet d´avoir pas mal de bons plans, pas comme nous avec notre Lonely Planet (hier le restau indiqué n´existait plus...). Bref on ne regrettera pas d´avoir suivi leur conseil car l´agence d´Alejandro était vraiment un choix judicieux. C´est une personne sage, calme, sympa, qui connait son metier et inspire confiance, ce qui est préferable vu qu´on passe 4 jours dans un désert minéral et glacial à 5000 m où il y a peu de vie...

Voila le programme :

Premier jour, on se rapproche de la haute montagne sur une piste impressionnante,

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tout est très sec mais splendide, de nombreuses cheminées de fées (Sillar), et découverte de ces endroits arides et des modes d´adaptation de ses habitants. De quoi (sur)vivent-ils ? De lamas, étonnemment à l´aise dans ces journées brûlantes et ces nuits polaires, de la vente de briques et des mines du coin.

Dodo à San Antonio de Lipez, à 4200 m: on brave le froid en dormant habillés, duvets + couvertures. Pas top forme mais d´autres malheureux touristes feront bien plus que nous les frais du mal des montagnes que tout le monde essaie d´éviter comme il peut, à coup d´infusion de feuille de coca ou de pousassa, une plante qui ne pousse qu´à plus de 4000m et à meilleur goût... Lever a 5.00, si, si, même Marco et moi on a reussi alors que la dernière fois que j´avais les yeux ouverts à cette heure c´était pour rentrer de soirée...

Deuxième jour : on monte, encore et toujours, premiers lacs, premiers volcans, le froid augmente. Marco surfela rivière gelée, solitude.

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Le village fantôme est impressionnant. C´est un grand bourg formé à l´origine pour exploiter les minerais du coin, mais vers 1700, tous les habitants moururent les uns apres les autres, sous l´effet d´un gaz toxique. Le gisement d´argent existe encore mais personne ne se risque à l´exploiter car il est maudit. Les viscachas, des rongeurs bien gras à la tête de lapin et à la queue d´écureuil, ont repris possession des lieux.

On continue dans les montagnes et l´isolement, on voit nos premieres vigognes. Plus fines que les lamas, elles me font une impression d´animaux de légendes avec leurs yeux immenses et noirs. Leur fourrure est encore plus douce que celle du lama et les habitants ont essaye de les domestiquer à des fins commerciales. Apparemment elles se laissaient mourir en captivité. Du coup les gens se sont mis simplement à les tuer. Aujourd´hui elles sont protegées et elles sont belles - Marco en aurait bien adoptée une. Les lamas vivent plus bas et sont rigolos avec leur marquage rouge aux oreilles, on dirait des boucles d´oreilles, pour identifier leur proprietaire. La nuit ils sont parqués dans des enclos pour les proteger des pumas gris... qu´on n´aura pas vu, à part Marco en rêve.

On voit nos premiers lacs d´altitude aussi. Subitement, sur un plateau, on arrive à des sources d´eau chaude. Baignade inespérée à 38 degrés, même pas froid à la sortie (oubliez pas qu´on est à 5000 mètres !). Le lieu est féérique, la piscine se déversant tranquillement dans un immense bassin fumant.

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On dejeune sur place, pendant tout le voyage on sera nourris comme des rois. Après, lac Blanc, lac Vert, au pied du volcan Licancabur, 6900 m, une merveille. Tout près, un paysage qui rappelle une oeuvre de Dali, des pierres aux formes étranges éparpillées sur un désert. Beaucoup pour un seul homme!

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Le Licancabur est un des lieux sacrés de la Pachamama, la mère Terre. Selon le guide, qui est tout ce qu´il y a de cultivé et moderne, beaucoup d´alpinistes européens refusent de prendre un guide local qui fait les sacrifices dus à la Pachamama afin d´autoriser l´ascension, et ont des accidents. Il nous raconte l´histoire incroyable d´un italien qui s´est perdu et a erré 3 jours et 2 nuits avant d´être sauvé. Le culte de la Pachamama prend d´autres formes, les plus évidentes étant des cairns, des tas de pierres deposés par les habitants et dont la taille varie en fonction de l´importance de leurs pêchés.

Le soir, visite au coucher du soleil des geysers, qui bouillonnent a 5000m, impressionnants.

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Nuit à San Marcelo, un poêle !!! Du feu !!! Le bonheur...

Troisième jour : laguna Colorada, un lac rouge brique à cause de la présence d´un plancton; ses eaux sont chaudes et pour ces deux raisons, à 4500m, on peut contempler... des flamands roses! Le blanc est une substance appellée Borax, exportée au Chili et utilisée sous forme d´acide borique. S´il y a des biologistes/physiciens qui savent à quoi ca sert...

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Les lagunas, qui sont sources de vie, disparaissent peu a peu: 30 cm en 5 ans selon Alejandro qui sillonne la région depuis 8 ans, et qui ajoute qu´elles auront probablement disparu d´ici 10 ans. Réchauffement climatique : il ne neige presque plus ici, même a 5000. Aïe.

Ensuite on rentre dans un désert de sable rouge, le désert de Silole, où une nouvelle fois on peut voir des pierres colossales éparpillées, crachées par les volcans alentours il y a quelques milliards d´années. Outre la beauté du site, les pierres on été faconnées par le vent qui souffle extrèmement fort sur ces hauts plateaux, et ont pris des formes bizarres, comme celle d´un arbre de pierre. Plus tard on reverra ce type de paysage, dans la Valle de Las Rocas, où les roches ont des visages...

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On arrive dans une saline, traversée par une ligne de chemin de fer qui fait la liaison avec le Chili. Le soir, on a opte pour un extra : un hôtel en sel. Très joli, chaleureux, il y fait meilleur (on est à 3000 environ, une bagatelle), tables, lits et murs en sel, pas mal de touristes mais ça en valait la peine.

Quatrième et dernier jour : Le Salar d´Uyuni, tant attendu. Unique au monde, 12 000 km2 de sel, 40 m de profondeur en son centre, vestige d´un lac salé prehistorique.

Une nouvelle fois nous nous levons en pleine nuit, mais cette fois c´est nous qui poussons notre guide a se reveil aux aurores pour justement voir le lever de soleil au milieu du Salar, dans le grand blanc. Vamos, lever de soleil a 7.00, mais dans les  nuages... C´est magnifique quand meme, le soleil apporte quelques precieux degres de plus dans ce qui vu sa blancheur se transforme vite en frigo geant... La Vie ! On est tous un peu fous, un peu emus, on danse!

Ensuite on se rend a Inca Wasi, une ile de corail et de cactus au milieu de ce désert. ou s´est refugie un Inca poursuivi par les Espagnols, jusqu´a ce que mort s´en suive, encore une foi son se demande ce qu´il a pu manger etc...

Pour finir on s´arrete en plein milieu du Salar, la ou on a une impression d´infini. C´est beau et ca permet aussi de jouer avec les perspectives et de faire quelques photos rigolotes...

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Fin du voyage dans le Salar, ce fut une belle rencontre avec Alejandro et nos compagnons de voyage, dans des endroits varies et inoubliables. L´arrivee a Uyuni est un choc...

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Commentaires
J
Bon il ne manque vraiment plus que les photos!...<br /> Je suis allé voir sur Google Earth ça a l'air vraiment impressionnant.
Lizu y Marcos en BA
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